L’amiante par Jean Michel BASQUIAT et Andy WARHOL


SOURCE : Cet article a été publié sur le site DEMOLDIAG


L’amiante par Jean Michel BASQUIAT et Andy WARHOL
Source : Exposition « Basquiat × Warhol, à quatre mains » | Fondation LOUIS VUITTON (du 05/04/2023 au 28/08/2023)


L’amiante par Jean Michel BASQUIAT et Andy WARHOL

Jean-Michel BASQUIAT est né à New York (Brooklyn) le 22 décembre 1960 d’une mère new-yorkaise d’origine portoricaine et d’un père d’origine haïtienne ayant fui la dictature du régime Duvalier dans les années 1950.

Considéré comme enfant précoce, Jean-Michel BASQUIAT apprend à lire et à écrire à quatre ans et parle couramment trois langues dès l’âge de huit ans. Sensible à l’art sa mère l’emmène régulièrement au musée d’art moderne de New York.

Gravement blessé par une voiture en 1968, un séjour à l’hôpital lui donnera le temps de découvrir un traité d’anatomie et des planches anatomiques de Léonard DE VINCI qui influenceront plus tard ses travaux.

Après avoir vécu à Porto Rico, Jean-Michel BASQUIAT revient à New-York alors âgé de 15 ans. Abandonnant l’école secondaire avant d’avoir fini ses études, Jean-Michel BASQUIAT quitte la maison paternelle et s’installe avec des amis. Il subvient à ses besoins en vendant dans la rue des T-shirts et des cartes postales qu’il fabrique.

En 1976, il commence à graffer dans le quartier de Manhattan et rencontre à cette époque Keith HARING.

En 1980, il commence à être connu et à exposer ses œuvres. En 1981 sa première exposition personnelle se tient à New York.

Le 4 Octobre 1982, il est présenté à Andy WARHOL rencontre au cours de laquelle des photos Polaroid sont prises et à partir desquelles Jean-Michel BASQUIAT fera livrer, à peine deux heures plus tard, à WARHOL un double portrait intitulé « Dos Cabezas ».
Ces deux artistes collaboreront de 1983 à 1985 et produiront près de 160 œuvres réalisées à quatre mains.

Jean-Michel BASQUIAT devient à 23 ans, le plus jeune artiste à être exposé à la biennale du Whitney Museum of American art.

En 1985, il fait la couverture du New York Times Magazine.

Auto portrait avec un Polaroid de WARHOL & BASQUIAT, 1982
Auto-portrait avec un Polaroid de WARHOL & BASQUIAT, 1982

Dos Cabezas, 1982
Dos Cabezas, 1982

Et l’amiante dans tout ça ?

Dans les années 1970 et 1980, de nombreuses entreprises américaines ont fait face à des recours individuels entrainant des procédures judiciaires.  Ce fut entre autres le cas de l’entreprise JOHNS-MANVILLE Corporation qui déposa son bilan en 1982, année de la rencontre entre BASQUIAT et WARHOL.
JOHNS-MANVILLE Corporation fut le plus grand fabricant de produits contenant de l’amiante et le principal fournisseur d’amiante aux États-Unis des années 1920 aux années 1970.

Esclavage, capitalisme et injustice inspirèrent Jean-Michel BASQUIAT dans la production de nombreuses de ses œuvres.

C’est ainsi que Jean-Michel BASQUIAT ne manque pas d’apposer le mot amiante («Asbestos ») sur de nombreuses toiles afin de dénoncer l’activité industrielle autour de l’amiante, le secret relatif aux risques sanitaire qui fut longtemps caché au détriment des milliers de travailleurs qui furent exposés puis atteint de maladies.

Jean-Michel BASQUIAT Asbestos 1981-1982, © ADAGP
Jean-Michel BASQUIAT Asbestos 1981-1982, © ADAGP

Milk and Asbestos, Jean-Michel BASQUIAT, 1980-84
Milk and Asbestos, Jean-Michel BASQUIAT, 1980-84

Dans l’œuvre à quatre mains « Ten punching bags » d’Andy WARHOL et Jean-Michel BASQUIAT exposée à la Fondation VUITTON, le mot « Asbestos » est une fois de plus apposé sur un des sacs de frappe, il est à noter qu’il est également accompagné du mot « Lead » qui signifie plomb en anglais.

Nul ne sait si Jean-Michel BASQUIAT aura contribué outre Atlantique à une prise de conscience des risques liés une exposition à des fibres d’amiante, mais il faut là reconnaître son engagement et la conscience du risque amiante qui fut la sienne près de 15 ans avant que l’interdiction de l’amiante ne voit le jour en France.

Aucun doute sur le fait que WARHOL et BASQUIAT dénonçant régulièrement le capitalisme au travers de leurs œuvres (nombreuses sérigraphies de WARHOL sur des produits de grande consommation) auraient « apprécié » l’effigie de Donald TRUMP apposée sur des sacs d’amiante lors de la reprise des exportations de la Russie vers les états unis en 2018.

 


Publié le : 6 Sep 2023

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